BIOMASSE ET BIODIVERSITE FORESTIERES

« Protéger la biodiversité forestière et dynamiser la filière bois ». En France, le Grenelle de l’environnement a mis en avant ces deux objectifs, comme si ils allaient naturellement de pair. Or, il n’en est rien. La diversité biologique des forêts tempérées est menacée, au même titre que celle des forêts tropicales, par la sylviculture intensive. C’est ce que montre une étude de chercheurs du Cemagref (Institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement).Dans le cadre de l’augmentation des besoins énergétiques, de la nécessité de réaliser des économies d’énergie et d’augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation, la biomasse (élément végétal: tige, plante ou bois) apparait de plus en plus comme une production à valeur économique. Ainsi, des appels d’offres sont lancés (ADEME) afin de développer l’utilisation de cette ressource jusque là peu valorisée.Seulement, une utilisation intensive de la biomasse ligneuse (issue du bois) peut avoir de graves conséquences sur l’environnement. Il est alors nécessaire de conserver une part de la biomasse dans les milieux touchés par son exploitation car une exportation trop forte entraine un appauvrissement important du milieu naturel en termes de biodiversité mais aussi de capacité de production en empêchant le retour des éléments minéraux dans le sol. Il faut absolument éviter que la commercialisation de la biomasse ne se fasse au détriment de l’environnement.  


 

Les sols : un réservoir de biomasse à prendre en compte: Limiter les récoltes, limiter le travail du sol, réduire le passage des engins, (nous développerons dans le prochain bulletin de la Safhec).

 

 

 

Les taillis à courte rotation : utilisation énergétique de la biomasse ligneuse:Les T(t)CR sont des cultures intensives d’arbres à croissance rapide (eucalyptus, robiniers, peupliers, saules) destinés à fournir rapidement de la biomasse énergétique.

Les rémanents forestiers : ressource économique mais surtout éléments essentiels à la pérennité forestière:Les rémanents sont les morceaux de bois qui restent au sol après l’exploitation d’une parcelle forestière, auparavant ceux-ci étaient brûlés sur place. Ils vont progressivement se décomposer en fournissant de la nourriture à une faune spécifique (saproxylique), procurant également de la matière organique ainsi que des minéraux essentiels à la fabrication d’un sol fertile et donc au renouvellement de la forêt.

L’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) , établissement public à caractère industriel et commercial, placé sous la tutelle conjointe des ministères en charge de l’Ecologie , de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le Climat et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, préconise également dans son livret sur la récolte raisonnée des rémanents, d’utiliser dans certain cas après exploitation, des engrais afin de ne pas appauvrir le sol…ne partons pas dans cette dérive, nous avons suffisamment de recul après l’utilisation de cette méthode dans nos plaines agricoles et pensons aux nombreux captages d’eau potable provenant de la forêt.


Page internet site du conseil régional de Picardie

La filière bois-énergie en Picardie / Une énergie verte au service de chacun

La filière bois énergie est déjà opérationnelle en Picardie, elle sera officiellement lancée le 16 juin à Amiens. A la clé une politique énergétique novatrice, un potentiel de développement colossal, des centaines d’emplois à venir…Pourquoi une filière bois-énergie en Picardie ?A l’origine du développement de la filière figure la volonté conjointe du Conseil régional de Picardie et des Conseils généraux de la Somme, puis de l’Aisne et de l’Oise, de mettre en place des chaufferies fonctionnant au bois dans les lycées et collèges afin de remplacer les énergies fossiles. De plus, une chaufferie dédiée à un collège ou un lycée peut être optimisée par son raccordement à un réseau de chaleur urbain, en capacité de desservir localement l’habitat collectif, les bâtiments publics, etc. La commune devient alors l’autorité compétente pour monter ce réseau de chaleur. La ressource en bois est importante en Picardie, elle demeure cependant encore trop peu valorisée. Son intérêt économique et écologique est certain.Une étude a été lancée sur l’intérêt économique, technique et territorial de la mise en place de réseaux de chaleur autour des 100 lycées picards. 55 projets devraient se concrétiser !Un réseau de chaleur est déjà opérationnel à Montdidier ; la construction de ceux de Laon et de Beauvais ont démarré en mars dernier. Plusieurs autres seront en fonctionnement à l’horizon 2010-2011 (Breteuil-60, Creil-60…) ; parallèlement, 17 projets sont à l’étude. Rien ne serait cependant possible sans les apports financiers des fonds européens, de l’Etat, de l’ADEME et du Conseil régional, par ailleurs pilote du dispositif sur l’ensemble du territoire.Le développement local est au rendez-vous avec des emplois pérennes et non délocalisables. A titre indicatif, à terme, sur ces premiers projets, ce sont 80 à 100 millions d’euros d’investissement, 18 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel pour l’exploitation des réseaux de chaleur. En ce qui concerne l’emploi local, la création des réseaux de chaleur et des chaufferies bois devraient permettre de générer 800 à 1 000 emplois dans les entreprises de la construction, alors que l’exploitation nécessitera entre 150 et 200 emplois par an.La naissance de Picardie énergie bois : coup d’envoi de la filière !Cependant, les réseaux de chaleur nécessitent un approvisionnement en bio combustible au prix stable sur le long terme. La mobilisation de la ressource, le transport, la transformation et la distribution doivent être organisés ; c’est une condition nécessaire et indispensable au développement de la filière bois-énergie. Ce n’était pas le cas en Picardie. Le Conseil régional a donc mené un important travail de structuration et de sécurisation de la filière d’approvisionnement, avec les trois Départements de l’Aisne, l’Oise et la Somme, l’ADEME et tous les professionnels de la filière. Ainsi le projet de SCIC Picardie énergie bois est-il né : cette Société coopérative d’intérêt collectif est particulièrement intéressante pour des projets répondant aux besoins collectifs d’un territoire et d’une filière d’activité donnée. Ainsi réunit-elle, au sein de son actionnariat, des collectivités, qui organisent la demande sur leur territoire, et les professionnels du bois, qui peuvent y répondre de façon organisée. Plus de 50 professionnels du bois sont ainsi représentés au sein de la SCIC. L’Assemblée générale constitutive de Picardie énergie bois se déroulera le mardi 16 juin prochain. Elle sera le coup d’envoi de cette filière, et ouvrira un nouvel avenir à la Picardie

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Après lecture sur le site internet du Conseil Régional de Picardie, concernant la création du SCIC Picardie Energie Bois, sur le développement de la biomasse (plaquette), nous avons exprimé nos inquiétudes (par courrier), sur le fait que le Conseil Régional ne tenait compte à aucun moment de l’impact négatif de ce type d’exploitation sur la biodiversité (1). A ce jour, pas de réponse, mais cette page n’apparaît plus sur le site.

(1) C’est pourquoi nous demandons un moratoire sur l’exploitation de rémanents ainsi que sur le bois mort aussi bien pour les ventes de bois, effectuées par l’ONF que par tout autre organisme privé, de connaître la destination finale du bois, afin que les exploitants adhérent à une charte de qualité et de traçabilité, qui prendrait en compte le respect de la biodiversité, car à l’heure actuelle rien ne protège celle-ci.

P.B (Senlis le 3O.11.09)

Source :France Nature Environnement

Le monde 04.11.2008 Pierre Le Hir